Cette année, le thème de l’édition est le suivant : « Pour entendre à vie, ménageons notre audition ! ». La campagne sera très vaste, car selon les statistiques plus d’un milliard personnes souffrent de troubles de l’audition différents, ce qui impacte leur communication quotidienne. La grande majorité d’entre eux vivent dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, sans accès à des soins médicaux de base. Selon l’OMS environ 83% des personnes qui auraient besoin d’un appareil auditif ne l’utilisent pas. Sans une promotion efficace de la prévention et du traitement, le nombre de personnes avec de grandes déficiences de l’audition augmentera de plus de 900 millions jusqu’à 2050.
En 2022, à l’occasion de la Journée mondiale de l’audition L’OMS se concentrera sur les moyens dont nous pouvons nous servir pour bien soigner notre audition afin de la garder en bon état pour toute notre vie. Plusieurs causes de perte de l’audition, dont entre autres l’exposition à des bruits forts, peuvent être évitées, par exemple en réduisant le risque lié à l’exposition au bruit.
En 2021 l’OMS a publié un rapport mondial sur l’audition qui met en évidence le nombre croissant de personnes vivant avec une déficience auditive qui risquent de développer une déficience. Selon Professeur Henryk Skarżyński, Directeur de l’Institut de Physiologie et de Pathologie de l’Audition, ce nombre pourrait être beaucoup plus important, vu le nombre croissant de pertes auditives causées par la Covid-19.
« Depuis 2 années dernières la situation change d’une manière très dynamique, souligne prof. H. Skarżyński – Au début de la pandémie, les troubles auditives ressemblaient celles dont souffraient d’autres patients atteints d’une infection des voies respiratoires supérieures. Les lésions de la surface des membranes muqueuses du nez, du nasopharynx et des trompes auditives, aussi bien que les lésions exsudatives de l’oreille interne ont causé une perte de l’audition progressive, résultant de l’œdème et du liquide accumulé dans les oreilles internes. Au fur et à mesure que l’infection nasale et sinusale disparaissait, les lésions des oreilles disparaissaient aussi et la perte auditive se retirait. Elle était présente notamment chez les enfants ayant déjà subi une infection nasale ou pharyngée dans le passé. L’année dernière, nous avons observé un autre symptôme très inquiétant, qui se manifestait aussi bien chez les enfants que chez les adultes ayant subi la Covid-19. Il s’agissait des pertes auditives uni- et bilatérales qui étaient les conséquences d’une lésion permanente du fonctionnement de l’oreille interne. Dans plusieurs cas c’était même une surdité uni- ou bilatérale totale, nécessitant le traitement chirurgical », ajoute le prof. H. Skarżyński.
Heureusement, les patients polonais sont les premiers ou les uns des premiers au monde à avoir accès à toutes les technologies modernes, révolutionnaires à l’échelle internationale en ce qui concerne les procédures cliniques. Les experts du Centre mondial sont en mesure d’aider presque toute personne à s’en sortir du monde de silence, d’isolement et de solitude. Depuis presque 20 ans le Centre mondial de l’audition réalise la plupart d’opérations chirurgicales d’amélioration de l’audition au monde. L’année dernière, le plus grand nombre d’implants cochléaires au monde ont été posés à des patients avec de différents genres de déficiences de l’audition.
«Je tiens beaucoup à ce que les personnes sourdes et souffrant de pertes auditives profondes puissent rester actives dans la société, et celles qui sont nées sourdes puissent développer leur audition et langage, apprendre de nouvelles langues et acquérir de nouvelles compétences, artistiques par exemple, dit le prof. Henryk Skarżyński. – C’était donc avec une grande joie que j’ai appris la nouvelle que le 3 mars, la date même où l’on célèbre la Journée mondiale de l’audition, aura lieu la première extraordinaire d’un film. Nous invitons les spectateurs de toute la Pologne d’aller au cinéma pour voir le film « Sonata » dont nous sommes le mécène. C’est une histoire vraie de mon patient qui est aussi un musicien extraordinaire, Grzegorz Płonka qui vient de Murzasichle. Le film, basé sur une histoire authentique, présente un parcours extraordinaire et très touchant d’un jeune homme vers l’atteinte d’un objectif apparemment impossible. »
C’est une histoire authentique. Après de longues années vécues dans le silence Grzegorz Płonka (interprété par Michał Sikorski), grâce à la détermination de ses parents (Małgorzata Foremniak, Łukasz Simlat) et au soutien de personnes bienveillants a été opéré par le prof. Henryk Skarżyński (Jerzy Stuhr) à l’Institut de physiologie et de pathologie de l’audition qui lui a posé un implant cochléaire, en lui restaurant ainsi son audition pour qu’il puisse réaliser le rêve de sa vie : celle de jouer la « Sonate au Clair de la lune » de Ludwig van Beethoven. Ce long métrage de fiction, en tant que début du réalisateur Bartosz Blaschke, a reçu Le Prix du public et le Prix individuel pour Michał Sikorski pour le début professionnel d’acteur au 46e Festival de film de fiction à Gdynia.
Grzegorz Płonka est le patient du Centre mondial de l’audition de l’Institut de physiologie et de pathologie de l’audition depuis 2007. Pendant des années le garçon était diagnostiqué erronément. Ce n’est qu’à l’âge de 13 ans qu’il a été finalement diagnostiqué avec une grave perte auditive neurosensorielle. Auparavant, il était soupçonné d’être atteint d’autisme et de déficience intellectuelle profonde. « Une fois l’implant posé, j’ai vécu une expérience inespérée : j’ai entendu le chant des oiseaux. Et depuis je voulais l’écouter sans cesse, se souvient Grzegorz. « Après tout a changé, tout était nouveau pour moi. J’ai commencé à écouter, jouer avec les sons, je suis tombé amoureux de la musique. Aujourd’hui, grâce à mon implant, je suis capable d’entendre l’ensemble de l’orchestre, des flûtes, des sons aigus. » Grâce à son dur travail il a réussi à apprendre la « Sonate au Clair de lune » de Ludwig van Beethoven et il est devenu lauréat du Ier Festival international de musique des enfants, adolescents et adultes avec des troubles de l’audition « Des rythmes cochléaires » en 2015. Grzegorz a réussi à graduer l’école de musique du premier degré, il a fait des cours d’informatique, il a sorti un album et aujourd’hui il a sa propre chaine YouTube. Il est passionné de photographie et il prend des photos des plantes et des montagnes. Il a appris à accorder le piano tout seul. Cependant, pour le prof. Skarżyński et son équipe Grzegorz restera toujours l’ambassadeur de tout ce qui a été accompli dans le domaine du traitement des troubles de l’audition grâce au progrès de la science et de la médecine.
En 2017 mgr Barbara Kaczyńska, prof. Henryk Skarżyński et tout l’équipe de l’Institut ont réalisé un documentaire consacré à Grzegorz Płonka intitulé : « Ma Sonate au clair de lune » qui, pendant le Festival des formes documentaires NURT à Kielce, a reçu un Prix annuel spécial de la Radio Kielce « pour l’art du son dans la forme documentaire ». Les réalisations artistiques des patients du prof. Henryk Skarżyński ont été présentées au music-hall intitulé : « Le silence rompu » avec un libretto du Professeur, la musique du prof. Krzesimir Dębski, présenté en 2019 à l’Opéra de Varsovie, sous la direction de Michał Znaniecki. Professeur Henryk Skarżyński fait la référence à plusieurs accomplissements de ses patients dans un roman de cinéma « Le retour de Beethoven », publié l’année dernière.